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Après la projection du film lors du festival les quais de l'Aventure Bordeaux, les Spirates ont eu le plaisir d'une interview long format sur "allô la planète" avec Florence et Stephane !
Ce mercredi 26 juin, la flamme olympique traversait l’Alsace , avec sept villes sur son chemin, dont Lembach, qui a accueilli 2 000 personnes sur le site du château de Fleckenstein, réparties tout au long du parcours sur 800 mètres, au cœur de ce site touristique prisé d’Alsace du Nord.
Une ancienne championne olympique
Et elle a pris de la hauteur cette flamme ! D’abord entre les mains de l’ancienne championne olympique en natation, Ranomi Kromowidjojo, qui l’a portée au pied du château. La Néerlandaise, qui a remporté trois médailles d’or aux Jeux olympiques en 2008 à Pékin et en 2012 à Londres, s’est fait acclamer par la foule. « Le cadre est magnifique », a-t-elle confié. Elle a ensuite transmis le feu à Nicolas Linder, handi-aventurier qui raconte ses exploits sportifs sur les réseaux. « C’est un moment exceptionnel. C’est l’aboutissement de toutes mes aventures. Je tenais à la porter avec ma canne pour donner de l’espoir aux personnes en situation de handicap comme moi. Je pense particulièrement à eux et au monde de l’handisport. » L’Alsacien, atteint de spina bifida et malvoyant, a transmis le flambeau à Guillaume Luneau, l’inconnu de l’étape, employé du groupe Aéroport de Paris (ADP).
Le plus chaud de l’étape, ce n’était peut-être pas le passage de la flamme mais le soleil qui tapait sur la tête des spectateurs. Malgré ça, des centaines de passionnés se sont déplacés pour la voir « en vrai ». Collés aux barrières, Marie-Rose et Jean-Michel, venus de Haguenau, voulaient montrer la flamme à leurs petits-enfants. « C’est une occasion unique qui se présente à côté de chez nous et qui ne se reproduira pas. On ne connaît peut-être pas les porteurs, mais le symbole est fort. On veut aussi leur transmettre notre passion pour le sport. Les Jeux olympiques, c’est beau. Ça procure des émotions intenses. » Derrière eux, Simone, de Niederbronn-les-Bains, a fait le trajet à pied depuis le centre de Lembach. « Je ne pouvais pas louper ça, c’est historique ! » La petite étincelle a ensuite suivi sa course plus au sud pour enflammer Strasbourg.
Joey, Nicolas et Raymond
Passeurs de la flamme olympique
Parmi les 11000 relayeurs qui vont porter la flamme jusqu’à Paris, il y a des célébrités mais aussi beaucoup d’anonymes. Voici les portraits de trois d’entre eux qui feront briller le Grand Est.
Joey, la résiliente
« Porter la flamme est tout un symbole, je veux montrer qu’on peut évoluer positivement et réussir, malgré un passé chaotique », lance Joey, jeune femme de 23 ans. Sollicitée par le Conseil départemental du Doubs, pour porter la flamme le 25 juin, à Besançon, Joey ?achet a été choisie pour son parcours de vie, symbole de résilience, de courage et d’espérance. Malgré une enfance et une adolescence difficiles, la Bisontine a su rebondir et s’est forgé un tempérament de gagnante. Après un bac L mention « très bien » en 2018, elle a obtenu une licence en langues étrangères, puis une autre en psychologie. Depuis 2019, en parallèle de ses cours, la jeune étudiante se transforme en animatrice périscolaire dès qu’elle en a le temps auprès des enfants d’une école maternelle de Besançon. Cette passionnée d’athlétisme, qui a pratiqué cette discipline durant plusieurs années, se rendra à Paris pour assister aux JO.
Nicolas, le hardi-aventurier
« Pendant longtemps, le sport a été une langue étrangère. Alors me retrouver au coeur des JO à 39 ans, c’est énorme ! », confie Nicolas Linder, qui potera la flamme le 26 juin, en Alsace. Malvoyant et atteint du spina-bifida, une malformation de la colonne vertébrale, qui provoque des troubles moteurs, Nicolas vit un rêve éveillé à l’idée de porter la flamme olympique. C’est à 30 ans qu’il a le déclic : « J’ai décidé de dépasser mes limites et de vivre la vie dont je rêvais. » Depuis le handi-aventurier, originaire de Bischwiller, a accompli de nombreux exploits : traverser l’Alsace du nord au sud sur 250 km, participer à une expédition en Sibérie… L’an dernier, il a organisé un voyage à bord d’un voilier pour des personnes atteintes du spina-bifida. « En relayant le flambeau, je veux inciter les gens à réaliser leurs rêves, à ne pas rester enfermer dans la bulle de la maladie ou du handicap. »
Raymond, le vétéran
« Jamais je n’aurais imaginé participer aux JO. Je suis un amoureux du sport et porter la flamme est une chance inouïe », confie cet habitant de Marault, près de Chaumont, pour qui la course à pied est inscrite dans son ADN. Fondateur de l’AJPC (Association des jaugeurs du Pays chaumontais), qui compte plus de 400 adhérents, ce coureur infatigable possède un impressionnant palmarès : participation au marathon de Paris et de New York pendant 22 ans, plus de 600 courses, marathons, semi-marathons ou trails. Aujourd’hui à 74 ans; Raymond Pitoiset court toujours. « Je m’entraine 4 jours par semaine, 10 km chaque jour. C’est ce qui me permet de garder la forme. » Le 28 juin, le retraité compte tout de même réduire la cadence pour parcourir ces 200 mètres et en profiter au maximum. « J’y vais d’abord pour représenter mon club et mon département. Je ne veux pas me mettre en avant ».
En août 2023, l’Alsacien Nicolas Linder a embarqué sur « l’ Estrella Lab », un voilier aménagé pour permettre à des personnes handicapées de prendre la mer. Une croisière de dix jours entre Saint-Malo, Dublin et Glasgow, pour une belle revanche sur les difficultés engendrées par son spina bifida, une malformation de la colonne vertébrale.
Lily Zimmer et Lilou Drouet (Collège du Bastberg - Bouxwiller
Dans sa vie quotidienne, il est seulement guidé par sa canne et la petite voix de son GPS et il ne se serait donc jamais imaginé se retrouver à piloter un bateau au milieu de l’océan. Et pourtant, il l’a fait. Atteint de spina bifida, une rare malformation de la colonne vertébrale à l’origine de lourdes séquelles, l’Alsacien Nicolas Linder a en effet eu l’occasion de faire un pied de nez à son handicap en embarquant en août 2023 dix jours à bord de « l’Estrella », un voilier spécialement équipé pour accueillir des moussaillons en situation de handicap. Une régate entre Saint-Malo, Dublin et Glasgow qui a également servi de cadre au tournage d’un documentaire. Nommé « Les Spirates », jeu de mots entre la maladie et les pirates, ce film à la sortie attendue début juin 2024 reviendra sur cette aventure hors du commun et servira à sensibiliser le grand public à cette pathologie.
« Fasciné par les explorateurs solitaires », l’Alsacien Nicolas Linder a toujours voulu être autonome, au maximum. A force de volonté, il a réussi à s’engager dans de grands voyages à pied, sur les chemins de Compostelle ou autour du lac Baïkal. Mais son rêve ultime était de faire une chose encore plus folle comme « traverser un désert de sel ». C’est chose faite, grâce aux aménagements effectués sur « l’Estrella » comme cet ascenseur reliant le pont à la cabine. Mais aussi grâce aux quatre marins valides qui ont accompagné et guidé les marins novices en situation de handicap.
Exploits et émotions
Les premières 24h n’ont pas été simples, car il a fallu s’adapter à être sur un bateau. « J’ai eu le mal de mer, tout comme l’infirmière », raconte Nicolas Linder. Les moments qui lui sont restés en tête sont les traversées des tempêtes. Il y aussi cette anecdote insolite, lorsqu’il a été invité à prendre la barre du bateau. Pour une personne malvoyante, cela aurait dû être un défi impossible à relever mais Nicolas Linder l’a fait, aidé du capitaine et… d’un bout de ficelle.
« Aujourd’hui, il y a énormément de technologie de pointe pour naviguer mais pour moi, on avait trouvé un truc qui coûtait maximum 5 centimes », sourit Nicolas Linder. Avec cette ficelle, accrochée à un élément du bateau de telle sorte à ce qu’elle flotte au vent et touche le visage de Nicolas, le barreur a pu se rendre compte de la direction du vent et donc de pouvoir diriger le bateau. « De la navigation à la truffe ! », résume-t-il, toujours empli d’émotions à l’évocation de ces souvenirs. Pour celui qui s’est longtemps retrouvé enfermé – de son propre aveu – dans « la bulle du handicap », être au milieu de l’océan a été une belle bouffée de liberté. « Quand on revient d’un voyage comme ça, on est transformé », souligne-t-il.
Un habitant de Bischwiller, Nicolas Linder, a été sélectionné pour faire partie des 11 000 porteurs de la flamme olympique le 26 juin prochain. Atteint de spina bifida et malvoyant, rien n’arrête l’aventurier alsacien, touché d’avoir été retenu pour cette tâche symbolique.
Amélie Rigo
Il a été inscrit par une amie pour porter la flamme olympique le 26 juin prochain. Une surprise pour Nicolas Linder, retenu après avoir rempli le formulaire envoyé. Malvoyant et atteint de spina bifida , malformation qui touche la colonne vertébrale, pour lui, « gamin, le sport c’était presque une torture. Je savais que ça finirait par des soirées à ne pas dormir de douleur. Aujourd’hui, se retrouver dans le plus gros événement sportif mondial, c’est fou ! », témoigne l’habitant de Bischwiller.
Nicolas Linder est aussi et surtout aventurier dans l’âme. Enfant déjà, il y aspirait, en parallèle des nombreuses opérations qu’il a dû subir. « Ce qui me faisait tenir, c’était les rêves d’aventure », confie-t-il. Bientôt âgé de 39 ans, il commence à voyager il y a quelques années seulement. « Jusqu’à la trentaine, je ne bougeais pas, ça me paraissait impossible de faire du sport », explique-t-il.
En 2012, il découvre l’association Vue d’ensemble, dont l’objectif est de permettre aux personnes malvoyantes de pratiquer davantage d’activités.
Porter la flamme et porter l’espoir
Il se met alors au sport. « Après trois kilomètres de marche, j’avais des douleurs très fortes aux jambes et dans le dos. » Mais au bout d’un an d’entraînement, il s’aventure sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle. « Je me suis rendu compte que j’arrivais à faire les étapes comme tout le monde », sourit-il.
Depuis, il ne s’arrête plus. En 2016, il participe notamment aux 24 heures du Peynier et parcourt 79 kilomètres et en 2021, il relie La Rochelle à Tenerife en voilier adapté. En 2023, naît le projet « les Spirates de l’Estrella » avec le défi de relier Saint-Malo à Dublin et Glasgow à la voile, en compagnie d’autres personnes en situation de handicap.
Nicolas Linder souhaite sensibiliser , notamment via des conférences autour de ses aventures, et porter la flamme olympique est une opportunité. « À travers cette flamme, c’est aussi ça que j’espère, donner de l’espoir. Pour porter le message, c’est génial. »
Il envisage cette année de franchir le cercle polaire, avant de se rendre au Groenland, le jour de ses 40 ans en 2025, pour montrer qu’en situation de handicap aussi des rêves peuvent se réaliser.
Au collège des Missions africaines, deux aventuriers malvoyant et non-voyant sont intervenus mardi 17 octobre dans une classe de 5e autour du thème de l’aventure.
L’année de 5e commence toujours par l’aventure avec Anne Strebel, professeure de français. Après s’être documentée sur les conquistadors, avoir lu Jack London et raconté son souvenir de voyage le plus étonnant, cette classe du collège des Missions africaines a suivi l’intervention de deux aventuriers – un malvoyant et une non-voyante – mardi 17 octobre.
Nicolas Linder, revenu de son récent exploit en voile , avec notamment d’autres personnes atteintes comme lui du spina bifida, et son acolyte Clémence Lebreton, non-voyante, sont venus partager leurs expériences d’aventures.
À la découverte du lac Baïkal
« J’avais fait ce rêve de voir le Baïkal et puis, une équipe m’a suivi, et le rêve s’est accompli », relate Nicolas Linder en évoquant sa première grande expérience. Accompagné de l’association strasbourgeoise Vue (d') Ensemble, il avait alors parcouru le lac, avec d’autres malvoyants, des non-voyants, des malentendants et des personnes sans handicap.
Étonnés par l’humour des protagonistes, les élèves ont regardé le documentaire réalisé pour France 5. Sont ensuite venues les questions techniques, comme le nombre de kilomètres à skis (110 km environ), et celles sur la malvoyance. « Comment faites-vous pour lire ? » « Avec des livres audio, le braille… » explique Clémence Lebreton, tandemiste, randonneuse, championne de showdown et grande voyageuse malgré sa cécité.
Atteint de spina-bifida, le Lupsteinois Nicolas Linder a participé en août à la croisière des Spirates entre Saint-Malo, Dublin et Glasgow. Une vie de mousse sur un voilier dont il revient avec des souvenirs plein la tête, décidé à témoigner de la possibilité de vivre des aventures malgré le handicap.
Arnaud ROSSIGNON
Ils voulaient connaître le frisson du grand large, goûter au parfum enivrant d’une vie de mousse à bord d’un voilier. Et ce ne sont pas les infirmités engendrées par leur spina-bifida, une malformation congénitale de la colonne vertébrale, qui allait les faire dévier de leur cap ! À bord du voilier adapté l’ Estrella , le Lupsteinois Nicolas Linder et trois autres mousses – deux spinas, une paraplégique – ont ainsi embarqué samedi 5 août avec quatre autres marins valides pour un voyage de dix jours entre Saint-Malo, Dublin et Glasgow. Avec à la clé une expérience inoubliable, à quelques centaines de milles nautiques de leur zone de confort.
Quatre marins valides, trois « spinas » et une paraplégique à bord
Les premiers jours se sont avérés sportifs pour les « Spirates », tels qu’ils se surnomment. Une météo agitée chahute l’amarinage de l’équipage, contraint de jongler entre un métier qui rentre et le mal de mer. Sans oublier les contraintes du handicap à surmonter. Sur des jambes déjà pas très assurées sur le plancher des vaches, se déplacer sur un pont qui tangue et manipuler drisses et écoutes ne va pas toujours de soi. Idem pour les soins lorsque l’eau douce est rationnée et que les marins ont besoin de lavements réguliers et autres actes d’hygiène pour éviter infections et autres complications.
« On a été bien servi les premiers jours », sourit ainsi Nicolas Linder, à l’origine du projet. « Les conditions étaient acceptables, mais c’était tout de même bien rock’n roll pour des voilistes novices ! Physiquement, cela faisait beaucoup de choses en même temps… Il y avait aussi la fatigue liée aux quarts de nuit, au fait de ne pas pouvoir beaucoup dormir », continue le Lupsteinois, « sorti de la bulle du handicap » à la trentaine à la suite d’un gros coup de blues et bien décidé depuis à étancher sa soif d’aventures. Au fil de la dernière décennie, il a ainsi traversé l’Alsace en autonomie, transpiré sur les chemins de Compostelle et crapahuté sur les rives du lac Baïkal en Sibérie… Un CV de routard bien rempli, malgré une forte malvoyance, auquel s’ajoute désormais une expérience de barreur.
Navigation « à la truffe » et aux ficelles
« Jeff, le capitaine de l ’Estrella , avait vraiment à cœur que chacun puisse faire au maximum de ses possibilités », souligne l’unique Alsacien de la croisière. « Normalement, on barre à la vue… Mais pour moi, il fallait un tout autre mode de fonctionnement », continue celui qui a donc appris à gouverner au vent. « Il me disait : “Tu dois le sentir sur ta joue gauche, ta joue droite.” J’étais là, la truffe en l’air, pour savoir quand redresser la barre… Il avait aussi mis en place un système de ficelles qui pendouillaient sur le bateau… En fonction de leur position, je pouvais déterminer l’angle du vent. »
Cet ensemble improvisé de manches à air n’a pas forcément fait pâle figure face à l’outil vocal de navigation également embarqué. « On s’est rendu compte qu’en fonction des conditions de mer, c’était parfois un peu aléatoire. La ficelle, ça, c’est fiable ! »
S’il y a eu du sport, les souvenirs sont au rendez-vous. Pour certains « magiques », rien de moins. D’abord frustré de ne pas pouvoir assister de son poste au ballet des dauphins, le barreur barbu a ensuite pu savourer un petit moment iconique à la Titanic , façon Leonardo di Caprio et Kate Winslet les bras en croix à la proue du voilier. « Le capitaine m’a installé et sécurisé pendant quatre heures au bout du navire. C’était un moment très émouvant : c’était la première fois que je voyais des dauphins ! Ils étaient à 50 centimètres de moi », livre Nicolas Linder, également très touché par les rencontres lors des escales.
Danse avec les dauphins
À Dublin comme à Glasgow, l’équipage a en effet pu croiser d’autres patients « spinas », dont la prévalence est sensiblement plus importante dans les îles. L’occasion de semer de vive voix quelques graines d’envie et de désir d’aventures, en attendant la sortie du documentaire tourné à bord par la société Aeropix et destiné à mieux faire connaître cette malformation. Sa bande-annonce est annoncée pour courant octobre, avant la sortie du film programmée pour début 2024.
Un documentaire tourné à bord, sortie début 2024
Nicolas Linder, qui se propose d’animer des conférences en s’appuyant sur ces images, a quant à lui d’ores et déjà d’autres projets sur le feu. En 2024, il envisage notamment d’aller présenter ses respects aux élans de Laponie et aux pingouins du Groënland.
Les prochains projets de Nicolas Linder sont à retrouver sur sa page Facebook « Nicolas Linder Handi routard ».
Une malformation de la colonne vertébrale qui entraîne de lourdes séquelles
Le spina-bifida – colonne vertébrale bifide, fendue, en latin – regroupe un ensemble de pathologies affectant le développement de la moelle épinière et de la colonne vertébrale. Favorisée notamment par une carence en vitamine B9 (acide folique) chez la mère avant la grossesse, cette anomalie de fermeture du tube neural au cours du développement embryonnaire affecte environ 15 000 personnes en France selon les estimations de l’association nationale du spina-bifida et handicaps associés (ASBH). Avec à la clé des séquelles très diverses, de la motricité au système urinaire et digestif, en passant par la cognition et la sensibilité. Les malades subissent des interventions chirurgicales et des soins tout au long de leur vie.
Ce lundi matin au collège des Missions africaines, Mme Strebel avait annoncé à ses élèves de 5e que le cours ne serait pas comme les autres, mais sans en dire plus. Le sujet de la séquence en cours est « Le voyage et l’aventure ». Et ce sont donc deux aventuriers de la région qui se sont présentés.
Les collégiens bluffés
Nicolas Linder et Yves Wansi, depuis quelques années, ont multiplié les voyages et les aventures. Une traversée dans l’Atlantique pour Nicolas Linder, des randonnées de nuit récemment pour Yves Wansi…
Déjà fait ? Sauf que Messieurs Linder et Wansi sont malvoyants, et leurs exploits sont d’autant plus redoutables. Ils sont venus ici raconter leur tour du lac Baïkal il y a cinq ans à l’appui du documentaire disponible en ligne « Défi Baïkal ».
On y suit une équipe de randonneurs malvoyants, aveugles, malentendants, accompagnés d’un binôme sans situation de handicap, affronter une crevasse sur le lac, des descentes en ski… et les -20 °C sibériens. Des rencontres humaines (des Arméniens), de l’amitié dans le groupe… et le sentiment d’avoir vécu une expérience extraordinaire.
Le public est épaté. Les deux compères, qui œuvrent ensemble pour l’association Vue d’ensemble, dans le but de faire mieux connaître le handicap, expliquent leur vie au quotidien qui est en réalité « beaucoup plus aventureuse que la forêt ou le tour d’un lac Baïkal » !
"Himalaya, au Royaume de la Lumière, Olivier Weber, avec Gérard Muller
Changer de destin
Je me souvins face à ces écharpes colorées des paroles de Nicolas, jeune malvoyant sur la glace du lac Baïkal en plein hiver. Il avait évoqué son très long séjour adolescent à l'hôpital et ce blanc qui l'obsédait, ce blanc de la chambre des murs qu'il combattait et qu'il avait réussi, à force de rêveries, à transformer en neige soyeuse, cette neige qu'il foulerait un jour, par la volonté, l'envie de marcher alors que la maladie le condamnait à quelques pas par jour, guère plus, dans la souffrance. Ses visions l'avaient poussé à se lever et à changer le destin, sous le regard étonné des médecins qui n'en revenaient pas, non d'un miracle mais de la fureur de vivre de l'Alsacien, un géant de la persévérance. La neige soyeuse tombait devant ses yeux, et bientôt elle serait là, devant nous, dans les tempêtes de Sibérie, en plein hiver, par -20° C et en autonomie. Nicolas, errant né, me rappelait ce principe de vie, à savoir que l'existence ne prend toute sa saveur que si l'on peut transformer ses chimères en rêves certains. La meilleure façon de marcher consiste non pas à mettre un pied devant l'autre mais à enterrer ses affres sous les semelles.
La neige soyeuse était un paradis que nous avions en chacun d'entre nous, telle l'étincelle déposée par les divinités ou Dieu ou un panthéon selon les dire du brahmane des bords du Gange à Bénarès, celui qui voulait sauver le fleuve sacré. Étions-nous encore capables de rêver la neige soyeuse ? D'imaginer cette petite lueur dans les ténèbres de l'humanité ?"
Pour surmonter son handicap, le Strasbourgeois Nicolas Linder se lance des défis fous. Le dernier en date : un périple de 1 400 kilomètres en tandem entre Strasbourg et Toulouse. Passé par Bourg-en-Bresse, il évoque ce challenge, mais aussi sa maladie et ses rêves.
De notre correspondant, Robert MAS - 19 juin 2021
Il ne souhaite pas qu’on le qualifie de champion mais ce que réalise depuis quelques années le Strasbourgeois Nicolas Linder est assez exceptionnel.
Touché par une maladie orpheline : le spina-bifida, et malvoyant à cause d’une erreur médicale survenue à l’âge de cinq ans, Nicolas ne cesse de se lancer des défis pour prouver que le handicap n’est pas une barrière à la réalisation des rêves les plus fous.
Actuellement il effectue un périple de 1 400 kilomètres en tandem entre Strasbourg (Bas-Rhin) et Toulouse (Haute-Garonne). Le week-end du 12 juin, il a fait étape à Bourg-en-Bresse.
« Inciter les personnes atteintes d’un handicap à sortir de leurs bulles »
« J’ai commencé à me lancer des défis sportifs en 2015 avec d’abord une marche sur le chemin de compostelle, entre Toulouse et la frontière espagnole. En 2016, j’ai participé aux 24 heures pédestres de Peynier (Bouches-du-Rhône), où j’ai parcouru 81 kilomètres. Puis, en 2017 j’ai traversé une partie du lac Baïkal en Sibérie. Je fais tout cela avec l’objectif d’inciter les personnes atteintes d’un handicap à sortir de leur bulle. »
Pourmener à bien son projet actuel, trois pilotes (Cathia, Julien, Michel ) se relayent afin d’effectuer chacune des étapes. « Parfois, les gens s’étonnent de voir une fille piloter le tandem, je ne comprends pas pourquoi ».
Changer le regard du public sur le handicap fait aussi partie du combat que mène Nicolas.
L’an prochain, c’est un autre challenge que le Strasbourgeois va entamer : un tour d’Europe en totale autonomie. « Je vais rallier toutes les capitales européennes. Un périple de 20 000 kilomètres à pied, en voiture, en train mais pas d’avion. Tout est déjà prêt et comme tous mes déplacements je ne sais pas trop où je vais être hébergé. C’est souvent à la belle étoile ou dans un camping. Ce week-end j’ai de la chance d’être accueilli par une sympathique famille burgienne. »
Mardi 15 juin, au matin, Nicolas (qui a fondé, en 2020, l’association Changeons de Vue) a enfourché son tandem et a repris la direction du sud ouest. « Je ne suis ni un héros, ni un champion, juste un handi routard. »
Le spina-bifida désigne une malformation congénitale qui se caractérise par un mauvais développement de la colonne vertébrale. Cette anomalie entraîne une paralysie et d’autres complications telles qu’une perte de sensibilité au niveau des jambes et des troubles urinaires.
Lors du Défi Baïkal, mon vieux rêve devenu réalité, nous avons eu le privilège d'être accompagnés par le Grand Reporter Toufik Benaïchouche, qui y a consacré un Reportage plein de sensibilité, comme lui seul en avait le secret.
113 coureurs ont honoré les derniers 24 heures de Peynier. Et pour cette 7e édition, l’équipe des Fada a bien su être à la hauteur de l’évènement créé par PSN (Peynier Sport Nature) en 2009.
A l’issue de cette course d’allure libre de 24 heures, 2 nouvelles coupes ont été décernées aux multiiples vainqueurs : le trophée Florent Tron, remis au premier peyniéren et remporté cette année par Sandra Principato avec 102 km parcourus. Et le trophée Xavier Torquet, remis à l’équipe ayant parcouru le plus grand nombre de km cumulés en 24 heures, Endurance 13 avec 1340 km !
La course a finalement été brillamment remportée par Serge Mille qui a parcouru 195 km et par Eugénie Lao Se Mai, qui a parcouru 164 km. Les gagnants ont généreusement été récompensé par les multiples partenaires des Fada sur cet évènement. Parmi les 113 coureurs, 6 équipes dont les coéquipiers se sont relayés sans relâche durant les 24 heures mais un grand vainqueur : les Caballo Blanco Team avec un total de 327 km.
Après avoir largement félicité tous les participants, coureurs comme bénévoles, sous le regard attentif de Christian Burle qui a largement contribué à la réalisation des 24 heures de Peynier en allouant aux Fada la gratuité de toutes les infrastructures nécessaires, Pascal Jung, le président, a fièrement annoncé la reconduite de l’évènement pour 2017.
Mais cette 7e édition a été marquée par la présence sur le parcours de Nicolas Linder, âgé de 31 ans, devenu aveugle à 95 % suite à l’opération qu’il a subi, enfant, alors qu’il était atteint de spina bifida à la naissance. Outre les nombreuses douleurs musculaires dont Nicolas est atteint, sa lourde déficience visuelle aurait pu le conduire sur d’autres routes. Pourtant, Nicolas a décidé que plus jamais personne ne posera les yeux sur lui ave pitié mais avec admiration. Accompagné par son frère qui ne le quitte pas des yeux, et de son éternel GPS, grâce à l’aide Roger Snober et avec le soutien de tous les participants des 24 heures, Nicolas a parcouru 79 km et n’a dormi que 4 heures : « Il ne se passait pas 50 mètres sans que quelqu’un ne m’encourage, ne crie mon nom. C’est grâce à ce soutien et à la bienveillance de chacun que je n’ai pas abandonné ».
Maillis PAIRE
Légende de la photo :
Nicolas Linder, malvoyant à 95 %, a parcouru 79 km !
Un autre regard sur les « 24h de Peynier
Var-matin le 23/05/2016.
La course pédestre qui s’est déroulée ce week-end, a accueilli Nicolas Linder, malvoyant. Portrait de ce coureur à la canne blanche, qui veut changer l’image du handicap.
Nicolas Linder, 31 ans, entame son 24e kilomètre. « C’est autant une épreuve physique que mentale, il faut rester concentré. À la moindre erreur de trajectoire, on tombe. » En plus de sa canne, il doit suivre attentivement les indications que lui dicte son téléphone. Vice-président de l’association « Vue (d’)ensemble », Nicolas a déjà participé à d’autres épreuves sportives, comme les courses de Strasbourg ou une étape du chemin de Compostelle. « Je ne cherche pas la performance. En plus de me faire plaisir, je veux prouver aux autres que c’est possible », dit-il. La voix de son téléphone lui recommande de serrer sa droite. Il reprend, « Quand tu as un handicap, tu dois te surpasser en permanence. C’est un combat quotidien. »
UNE COURSE FAMILIALE
Les « 24h de Peynier », c’est une boucle « trail » d’une longueur de 1 km, à allure libre. Les participants, en équipe, relais ou en individuel, doivent faire un maximum de tours. Réunissant 113 coureurs, cette septième édition est avant tout un « événement convivial et familial », décrit Pascal Jung, président de l’association organisatrice Fada (Familles, amis pour la découverte d’activités). Il est fier d’accueillir Nicolas : « Quand il passe, tout le monde l’acclame, il fait un carton. Justement le but de cet événement, c’est de rassembler. Ça fait partie de ma plus grosse joie ».
UN GPS ADAPTÉ
Avant le début de la course, les organisateurs ont fait faire deux tours de parcours à Nicolas, ce qui lui a permis d’enregistrer avec précision l’itinéraire dans son téléphone, grâce à une application toujours en phase test. Il s’agit d’un GPS qui, jumelé à une boussole, indique à l’utilisateur le cap à prendre. Nicolas fait partie des pionniers qui améliorent son utilisation. « Très peu de malvoyants sortent de leur domicile de façon autonome », regrette-t-il. « A terme, ce GPS devrait donner aux déficients visuels la possibilité d’aller découvrir la nature. C’est une vraie bouffée d’air. »
Sophie et sa fille Fannie, 6 ans et demi, ont accompagné Nicolas sur plusieurs kilomètres pour l’encourager. « C’est vraiment super qu’il ait pu participer à la course. En plus, il a du matériel en cours de développement… Ça, c’est de la technologie qui sert ! », dit-elle. Nicolas aura parcouru au total 78 km « Je veux que ça serve d’exemple. J’espère que les gens auront une image moins misérabiliste du handicap ».
Contact
handiroutard@gmail.com
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